R.I.F.
Recherche dans l’Intérêt des Familles
2010. Director: Franck Mancuso
Starring: Yvan Attal, Pascal Elbe, Valentina Cervi, Carlo Brandt
Production: Babe Films Paris
Thomas Hardmeier , AFC partage sa carrière d’opérateur entre publicités et longs métrages.
Il a récemment signé l’image de films comme « L’Immortel » de Richard Berry, « Coluche » de Antoine de Caunes, ou « Un baiser papillon » de Karine Silla Perez.
On lui doit aussi des campagnes pour de grandes marques automobiles comme Audi (réalisée par Olivier Megaton) ou Subaru (réalisée par Anami Fumihide).
« RIF, Recherche dans l’intérêt des familles » est son premier film aux cotés de Franck Mancuso, un ex flic qui a percé d’abord à la télé puis au cinéma en tant que scénariste ( « commissaire Moulin », puis « 36 quai des orfèvres » ).
Le film propose une vision inattendue du milieu et du travail des forces de l’ordre, dans le contexte de la province…
L’histoire est située (sauf la première et la dernière séquence) en Lozère, mais le film a été tourné près de Paris, faute de moyen ! Il y a par exemple le décor très important de la station service qu’on a tourné du coté de Marnes la Vallée. Ce n’était pas un décor facile à trouver, car il devrait vraiment raconter le sud et en plus la majorité des grandes marques d’essence refusaient de nous accueillir…
Le reste des décors de province s’est réparti en trichant les intérieurs et surtout les extérieurs comme la gare TGV de Valence tourné … dans une gare RER de banlieue.
En fin de compte ce film se déroule dans le sud, mais on a tourné tout en région parisienne !!
Quoi qu’il en soit, la séquence de la station service évoque immédiatement le sud de la France …
Cette station indépendante située au milieu de la nature rends bien à l’image (elle a été quand même un peu retravaillée par l’équipe déco). On a profité d’un soleil automnal assez bas qui nous a donné beaucoup de relief à l’image…j’ai assez peu rattrapé la lumière sur ces séquences car la pellicule Kodak 7207(250D) encaisse très bien les forts contrastes. On a surtout bien choisi les axes en fonction du plan de travail. Par exemple, le soleil qui pénètre dans la station sur les tables de la partie restaurant c’est magique ! j’avais plus grand chose à faire, il a suffit juste de tourner à la bonne heure…
Certains lieux intérieurs comme la gendarmerie sont aussi différents des habituels commissariats des séries policières…
La caserne de gendarmerie a été trouvé dans un immeuble de bureaux désaffectés à 49km( !) de Paris. On a privilégié un certain espace, des cloisons en verre , avec des profondeurs pour évoquer un « commissariat » de province. C’est Emile Ghigo (Mesrine, l’appat, l’enfer…) qui s’est chargé des décors sur ce film, et qui a veillé à nous composer un lieu un peu rétro … Pour la séquence de nuit où Yvan Attal s’introduit pour consulter en cachette le fichier des plaques d’immatriculation, j’ai renforcé l’écran de l’ordinateur avec des guirlandes de leds Litegear en périphérie de l’écran, tout en jouant avec Yvan de façon à ce que le reflet de l’écran devienne visible dans ses lunettes.
Au contraire de ce qui se passe en province, la séquence de prise d’otage parisienne qui ouvre le film repose particulièrement sur une image en longue focale, au rythme soutenu et à l’image dense … comment avez vous procédé ?
Cette séquence a pas mal réduit entre le scénario et le montage final. On devait tourner sur le toit du parking en fin de jour, et puis des ennuis techniques sur un objectif nous ont forcés à nous y reprendre une semaine plus tard. Finalement ça nous a permis de mieux tourner ce plan séquence entre chien et loup, même si entre temps la neige était tombée sur Paris, et qu’on peut discerner la chose sur les arrières plans ! En terme de finition, je me rends compte maintenant qu’elle paraît assez désaturée, et est d’une certaine manière très stylisée…peut-être un peu trop ? Les choses évoluent parfois dans un sens lors de l’étalonnage, et on s’en aperçoit seulement une fois le film fini.
Pourquoi avez vous tourné en super 16 / 2.35 ?
Le super 16 s’est imposé car on voulait avoir de la texture, « sentir » la condition humaine du personnage principal. L’image devrait être brute à l’inverse du tout propre du numérique qu’on commence à voir dans tout les films.
On a aussi profité de la légèreté des caméras et de leur indépendance(pas de câbles !!), car le film a été tourné à l’épaule à partir du moment quand Monnereau commence à chercher sa femme, c’est à dire après une dizaine de minutes !
Et en terme d’optiques… le choix est parfois plus réduit en super 16, n’est ce pas ?
Pour avoir le maximum de piqué à la prise de vue, j’ai choisi la série d’optiques Zeiss Ultra 16 (du 9.5 au 50mm), des Zeiss Ultra Prime 65-100-135mm et le Zoom Zeiss 15,5-45 /2,6. C’est très important quand on se lance maintenant dans une production en super 16 (et en plus en 2.35) d’avoir les meilleures optiques possibles. Vu qu’on tournait souvent à pleine ouverture, les classiques zoom canon 8-64 ou 11-165 utilisés d’habitude en téléfilm sont désormais complètement dépassés… Pour tout les plans larges en revanche, on a utilisé une caméra Arri 235 en 2perf avec le même petit zoom, afin d’obtenir une meilleure définition.
Combien de temps avez vous tourné ?
Le film a été tourné en 33 jours avec un budget de 4.4 millions je crois. On a passé la plus grande partie du film (soit une vingtaine de jours ) à 2 caméras, en super 16, format 2,35 ..D’après la production, le budget du film ne nous permettait pas d’envisager un tournage en 35mm. Après quelques tests effectués chez Digimage, on a finalement choisi de partir vers une image assez contrastée, avec cette belle texture du super 16… Le contraste aide à faire ressortir le grain, et donne une impression d’une définition plus élevée.
L’argument du film :
Stéphane Monnereau est un flic parisien surmené et dont la vie de famille bat de l’aile. Afin de faire retomber la pression, il décide de prendre des vacances à la campagne avec sa femme et son fils . Suite à une panne de voiture , ils font halte dans une station service . C’est alors que sa femme disparaît …
Fiche technique :
«RIF» (recherches dans l’intérêt des familles) de Franck Mancuso
Chef déco Emile Ghigo
2.caméra+stead Stefano Paradiso
Assistants opérateur Maud Lemaistre avec Julien Muller
Chef électricien Laurent Héritier
Chef Machiniste Jean-Pierre Deschamps
Caméra en S16mm avec Arriflex 416 + Arri SR3
en 35mm/2perf avec 235 de chez Transpacam
format : 1 :2.35
Objectifs série Zeiss Ultra 16 – 9mm au 50mmT1.3
Zeiss Ultra Prime 65-100-135mm T2
Zeiss Zoom 15.5-45mm T2.6
Pellicules Kodak 7207/5207+7219/5219
Pellicule positive Fuji 3514
Labo argentique et numérique Digimage
rushs vidéo Manu Fortin
étalonnage numérique sur Lustre Fabrice Blin
Eclairage Transpalux
Machinerie Car Grip